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rade de toulon

  • Le ciel fait fi des nuages.

    Contempler :

    le ciel, un matin.
    Plein de nuages roses tout près les uns des autres
    On dirait qu’ils sont un sol de sable à l’aube
    On dirait que la mer est le ciel
    On aurait la tête à l’envers, alors ?
    Puis, peu à peu, les nuages empressés les uns contre les autres
    Comme s’ils s’aimaient très fort ?
    Comme s’ils ne pouvaient être nuages qu’ainsi, si près de l’un, si près de l’autre ?
    Lancent leurs proues effilées vers l’horizon
    Ainsi, ils rompent en douceur un amour qui n’est plus
    On dirait qu’ils désaiment ce ciel-là
    Qu’ils vont voir ailleurs, tout là-bas derrière, où le monde, s’il n’est guère différent est dans un premier temps nouveau
    Tout nouveau tout beau
    Mais on dirait qu’ils reviendront demain ?
    Le rose a laissé la place à l’orange
    Puis c’est le bleu qui se met à pousser lui aussi d’autres nuages
    Que de nuages, alors !
    On dirait qu’ils défilent !
    Les gris foncé qui ont franchi la barrière du Coudon pour survoler la belle Rade
    On dirait qu’ils poursuivent les autres !
    Le ciel est maintenant de ce bleu neuf du premier matin du monde
    Il a fait fi des nuages
    Il est alors le ciel d’été
    Bleu azur.

  • Moisson du 28 août 2021.


    Traverser la rade en bateau sous un soleil magnifique et un vent léger qui permettent à chaque détail du paysage d’être d’une grande précision : les soubresauts transparents des vaguelettes, les escarpements dentelés du Mont Faron.

    A la Médiathèque Chalucet, rendre les livres lus, récupérer les livres à lire, papoter avec la bibliothécaire.

    Sur le cours Lafayette, prendre de la tapenade, des olives, des figues, quelques parts de pissaladière.

    Sur le quai, en attendant le bateau, feuilleter le volume de la correspondance de Robert Walser qui contient quelques fac-similés de lettres manuscrites ; l’écriture est parfois sage, d’autres fois non, plus agitée ou du moins plus pressée ; les derniers mots et la signature sont le plus souvent au bas de la page, mais aussi parfois en haut ou encore sur les côtés de la feuille. Concentrée sur le livre, on n’a pas remarqué que le départ du bateau est imminent et on entend la voix de la batelière qui s’est approchée pour demander : « C’est pas la ligne N que vous prenez, vous ? Parce que le bateau va partir… » On dit merci, on ferme le livre en le claquant, on ramasse les sacs de courses et de livres et du dos et on monte à bord.